NEURODIVERSITé

La neurodiversité
une réponse aux pénuries de recrutement en 2025

Rédaction : Sandrine Guerlus

I. Un marché du travail toujours sous tension

Le marché français reste marqué par une pénurie de compétences qui freine la croissance et pèse sur la productivité.
Au premier trimestre 2025, la Dares recense encore plus de 466 000 emplois vacants, une baisse depuis le pic post-Covid mais un chiffre qui traduit une tension structurelle.
Les entreprises peinent à recruter durablement, notamment dans les secteurs techniques et opérationnels.

Selon France Travail, près de 2,43 millions de projets de recrutement sont prévus cette année, et un sur deux est jugé difficile à pourvoir.
Les difficultés persistent dans la construction, l’industrie, la maintenance, l’hôtellerie-restauration et les services à la personne — des métiers où la fiabilité, la minutie et la résistance à la charge cognitive sont essentielles.

Mais les tensions concernent aussi des domaines hautement qualifiés : ingénierie, data, cybersécurité, R&D.
La défense, l’aéronautique et le numérique rivalisent pour attirer des profils rares.

Résultat : délais de recrutement allongés, surenchère salariale et perte d’agilité opérationnelle.

II. La neurodiversité : un vivier de talents sous-exploité

Dans ce contexte, la neurodiversité représente une opportunité stratégique.

Les talents neurodivergents (personnes autistes, TDAH, dyslexiques ou dyspraxiques…) possèdent des forces cognitives uniques qui répondent directement aux besoins des entreprises.

Ces profils se distinguent par leur rigueur, leur pensée analytique, leur créativité sous contrainte et leur capacité d’hyper-concentration.
Autrement dit, des qualités qui font la différence dans des métiers où la précision, la fiabilité et l’innovation sont critiques.

Les programmes pionniers à l’étranger l’ont prouvé.

Chez SAP, le programme Autism at Work a permis de réduire le turnover de 10 % et d’augmenter la satisfaction client.
Chez Microsoft, le Neurodiversity Hiring Program a favorisé une productivité durable et une meilleure cohésion d’équipe.
En France, Ubisoft, Orange et CGI commencent à suivre cette voie, intégrant des talents neurodivergents dans la cybersécurité, la qualité logicielle et les équipes de développement avec des résultats tangibles.

III. Pourquoi la neurodiversité répond aux besoins du marché

La difficulté d’intégration des talents neurodivergents ne vient pas d’un manque de compétences, mais de procédures RH inadaptées.
Les entretiens traditionnels, centrés sur la communication verbale et la conformité sociale, écartent souvent des candidats qui excellent sur les dimensions techniques et analytiques.

Les entreprises doivent donc revoir leurs pratiques pour révéler les compétences réelles plutôt que d’évaluer l’aisance sociale.
Cela passe par :

  • Des évaluations pratiques ou mises en situation plutôt que des entretiens classiques.

  • Des consignes écrites et détaillées pour limiter l’ambiguïté et l’anxiété.

  • Des environnements calmes lors des entretiens.

  • Un onboarding structuré avec des repères clairs, un mentor désigné et un suivi régulier.

Ces pratiques ne bénéficient pas qu’aux profils neurodivergents : elles améliorent la qualité globale du recrutement et la fidélisation.

V. Flexibilité et leadership inclusif : les leviers d’accès à l’emploi

L’un des leviers majeurs d’inclusion reste la flexibilité du travail.
Le télétravail, les horaires aménagés et les espaces adaptés réduisent les contraintes sensorielles et sociales, favorisent la concentration et diminuent la fatigue mentale.

Les recherches récentes confirment que ces pratiques réduisent le sous-emploi et stabilisent les parcours professionnels des personnes neurodivergentes.

Mais la flexibilité n’est efficace que si elle est soutenue par un leadership inclusif.
Le manager doit agir comme un médiateur cognitif, capable de comprendre et de traduire les différences de fonctionnement entre les membres de son équipe.
Ce type de management renforce la sécurité psychologique et la collaboration entre neurotypes, deux prérequis de la performance collective.

VI. De la contrainte au levier stratégique

L’inclusion des talents neurodivergents ne relève plus d’un geste RSE.
C’est une décision économique rationnelle, fondée sur l’optimisation du capital humain.

Les entreprises qui adoptent la neuroagilité, c’est-à-dire la capacité à s’appuyer sur la diversité cognitive pour renforcer l’apprentissage et l’innovation,  transforment leurs tensions de recrutement en avantage compétitif.

La neurodiversité devient alors un accélérateur de performance durable, une réponse directe aux défis du marché : innovation, attractivité et rétention.

La neurodiversité n’est pas un coût d’adaptation.
C’est un moteur de compétitivité dans un marché saturé.

L’entreprise neuroagile ne cherche pas à cocher des cases, mais à créer de la valeur durable grâce à la diversité cognitive.

VII. Et maintenant ?

Les entreprises françaises ont tout à gagner à intégrer la diversité cognitive dans leurs stratégies de recrutement et de management.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la tension sur le marché du travail persiste, mais le vivier existe, il est simplement invisible.

Chez Accept Innovation, nous accompagnons les entreprises pour adapter leurs processus de recrutement et créer des environnements réellement inclusifs, où chaque talent peut contribuer à la performance collective.

Chez Accept. Innovation, nous accompagnons les organisations qui veulent faire évoluer leurs pratiques, améliorer leurs dynamiques d’équipe et révéler les talents cachés.

Qu’il s’agisse d’une conférence, d’un atelier LEGO® SERIOUS PLAY®, d’un diagnostic ou d’un accompagnement sur mesure, chaque intervention est pensée pour transformer les idées en actions concrètes.

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