NEURODIVERSITé

Neuroagilité et
spirale dynamique

Repenser la performance à l’ère des consciences évolutives

Rédaction : Sandrine Guerlus

Et si les entreprises traversaient, elles aussi, des stades de conscience ? De la survie à la conscience systémique, la Spirale Dynamique propose une lecture du changement aussi universelle qu’intemporelle.

Lorsqu’on l’observe à travers le prisme des organisations, elle révèle une chose essentielle : les modes de pensée collectifs évoluent, se transforment et parfois se bloquent.

C’est ici qu’intervient la Neuroagilité. Inspirée de la pensée systémique de Donella Meadows, elle dépasse la simple idée d’adaptation pour introduire celle d’intelligence vivante.
Elle transforme la diversité cognitive en moteur de performance, de conscience et d’innovation durable.

De la Spirale Dynamique à la Neuroagilité : l’évolution naturelle des organisations

Chaque couleur symbolise un stade d’évolution collective.
Ensemble, elles forment un cycle d’apprentissage où la Neuroagilité devient la clé pour naviguer entre performance, conscience et coopération.

L’entreprise comme organisme en évolution

Une entreprise n’est pas une machine composée de processus figés. Elle est un organisme vivant, traversé par des croyances, des émotions et des comportements collectifs qui définissent sa culture profonde.

La Spirale Dynamique, conceptualisée par Clare Graves et approfondie par Don Beck et Chris Cowan, montre que les individus et les systèmes passent par différents stades de développement. Chaque niveau correspond à une manière d’appréhender le monde et d’y répondre.

En France, Fabien et Patricia Chabreuil ont prolongé cette lecture en démontrant qu’aucun stade n’est supérieur à un autre.
Chacun répond à un besoin d’équilibre face à un environnement donné. Cependant, dans un monde où la complexité s’accélère, de nombreuses entreprises demeurent figées dans des logiques de contrôle, de productivité ou de consensus, incapables de franchir le cap de la conscience organisationnelle.

La Neuroagilité incarne alors ce mouvement d’évolution. Elle représente la capacité d’une organisation à passer d’un pilotage mécanique à un pilotage cognitif, où la diversité des modes de pensée devient une ressource adaptative et stratégique.

De la performance à la conscience, une évolution nécessaire

La plupart des entreprises contemporaines opèrent encore dans un entre-deux.
D’un côté, le niveau Orange, centré sur la performance, la rationalité et la compétition.
De l’autre, le niveau Vert, fondé sur la coopération, l’inclusion et la quête de sens.

Ces deux modèles ont structuré le monde du travail depuis plusieurs décennies.
Le premier a produit l’efficacité, le second a redonné de l’humain.
Mais ni l’un ni l’autre ne suffisent à répondre aux défis actuels.
Trop de compétition épuise les équipes, tandis qu’une inclusion mal structurée finit par créer de la confusion.

Au-delà de ces polarités, deux nouveaux niveaux émergent.
Le Jaune, qui incarne la pensée complexe, la flexibilité et la capacité d’apprentissage continu.
Et le Turquoise, qui symbolise la conscience globale, l’interconnexion et la durabilité.

La Neuroagilité agit comme un catalyseur de cette transition. Elle permet à une organisation d’intégrer la rigueur du bleu, la créativité de l’orange, l’empathie du vert et la vision systémique du jaune et du turquoise. En d’autres termes, elle relie ce que la culture managériale a longtemps séparé.

La Neuroagilité, une compétence stratégique essentielle

Dans un monde instable, l’enjeu n’est plus simplement d’aller vite, mais de penser juste.
La vitesse n’est plus un avantage compétitif si elle n’est pas accompagnée d’une capacité à comprendre les dynamiques invisibles du système.

La Neuroagilité repose sur trois fondements essentiels.

L’adaptation cognitive.
Elle consiste à ajuster les modes de pensée aux situations rencontrées, en mobilisant tantôt l’analyse rationnelle, tantôt la créativité, tantôt l’intuition systémique.

La diversité comme ressource.
La neurodiversité n’est pas une variable sociale, mais un capital cognitif.
Les profils autistiques, TDAH, “dys” ou HPI apportent des angles de vue rares et des façons singulières de résoudre les problèmes.
La Neuroagilité permet de transformer cette richesse en intelligence opérationnelle.

L’organisation apprenante.
Les entreprises neuroagiles ne cherchent pas la perfection, mais la progression.
Elles mettent en place des espaces de feedback, de régulation et d’expérimentation qui permettent au collectif d’apprendre de lui-même.

Ainsi, la Neuroagilité ne relève pas de la RSE ni de la psychologie du travail, mais d’une véritable stratégie d’évolution.
Elle fait passer les organisations d’une logique de correction à une logique d’intégration, en alignant les besoins humains avec les objectifs stratégiques.

Quand la pensée systémique ouvre la voie à la conscience

La chercheuse Donella Meadows, figure majeure du Club de Rome et autrice du célèbre Thinking in Systems, a démontré que tout système complexe repose sur des boucles de rétroaction. Ces boucles ne se pilotent pas, elles s’observent, s’interprètent et s’harmonisent.

Pour Meadows, transformer un système ne consiste pas à modifier ses éléments, mais à faire évoluer la manière dont ses membres pensent, interagissent et régulent leurs comportements.

Cette perspective s’applique directement au leadership. Le dirigeant neuroagile n’est plus celui qui anticipe tout, mais celui qui crée les conditions pour que le système s’ajuste de lui-même. Il facilite l’apprentissage collectif, soutient la coopération naturelle et favorise l’autorégulation.

Les entreprises les plus performantes ne sont plus celles qui prévoient, mais celles qui comprennent. Elles savent lire les signaux faibles, détecter les résistances et identifier les interactions clés. Elles dirigent non par le contrôle, mais par la conscience.

Les signes d’une organisation neuroagile

Une entreprise neuroagile se distingue par une forme d’intelligence vivante, perceptible dans ses structures comme dans ses comportements. Cinq traits la caractérisent.

Un leadership de traduction.
Les dirigeants savent relier des profils cognitifs différents et transformer la diversité en énergie collective.

Un cadre sûr et adaptatif.
La sécurité psychologique précède la créativité.
Les collaborateurs se sentent autorisés à penser autrement, à proposer, à expérimenter.

Une écoute systémique.
Le feedback devient un outil d’ajustement, pas de contrôle.
Les tensions sont traitées comme des informations précieuses, non comme des erreurs.

Un équilibre subtil entre rigueur et souplesse.
La structure garantit la stabilité, mais laisse place à la vie.

Une culture apprenante.
Chaque interaction devient une opportunité d’apprentissage partagé, favorisant la régulation et la croissance collective.

La Neuroagilité ne se résume pas à un idéal humaniste. Elle constitue une véritable stratégie de résilience et d’innovation, fondée sur la compréhension fine des dynamiques humaines et cognitives.

Vers une écologie de la conscience

La Spirale Dynamique décrit les stades d’évolution des consciences humaines et organisationnelles.
La pensée systémique de Donella Meadows en révèle la mécanique profonde.
La Neuroagilité met ces deux approches en mouvement.

En reliant les sciences cognitives et les dynamiques culturelles, elle ouvre la voie à une véritable écologie de la conscience. Elle invite à penser l’entreprise non plus comme une entité à optimiser, mais comme un organisme à faire grandir.

Les organisations neuroagiles ne cherchent pas à être plus modernes, elles cherchent à être plus conscientes. Elles savent que la performance durable ne réside pas dans la conformité, mais dans la capacité à penser ensemble, différemment.

À retenir

La Spirale Dynamique met en lumière les stades de développement des systèmes humains et organisationnels.

Donella Meadows a montré que la compréhension des relations vaut mieux que la maîtrise des éléments.

La Neuroagilité relie ces deux visions pour transformer la diversité cognitive en intelligence collective durable.

En reliant les sciences cognitives et les dynamiques culturelles, elle ouvre la voie à une véritable écologie de la conscience. Elle invite à penser l’entreprise non plus comme une entité à optimiser, mais comme un organisme à faire grandir.

Les organisations neuroagiles ne cherchent pas à être plus modernes, elles cherchent à être plus conscientes. Elles savent que la performance durable ne réside pas dans la conformité, mais dans la capacité à penser ensemble, différemment.

Sources principales

Chez Accept. Innovation, nous accompagnons les organisations qui veulent faire évoluer leurs pratiques, améliorer leurs dynamiques d’équipe et révéler les talents cachés.

Qu’il s’agisse d’une conférence, d’un atelier LEGO® SERIOUS PLAY®, d’un diagnostic ou d’un accompagnement sur mesure, chaque intervention est pensée pour transformer les idées en actions concrètes.

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