NEURODIVERSITé

La neurodiversité en France : un potentiel encore méconnu

Rédaction : Sandrine Guerlus

I. Comprendre le concept : un mouvement social avant d’être une théorie

La neurodiversité n’est pas une idée nouvelle.
Le terme, apparu à la fin des années 1990, est attribué à la sociologue australienne Judy Singer, qui défendait la reconnaissance des différences cognitives comme un fait naturel de la condition humaine, au même titre que la diversité culturelle ou biologique.

À l’origine, ce mouvement s’inscrit dans la revendication des droits des personnes autistes, avant de s’élargir à d’autres formes de neuroatypie : TDAH, dyslexie, dyspraxie, HPI, et autres profils dits neurominoritaires.

Ce changement de regard marque le passage d’une approche médicale, centrée sur le déficit et la correction, à un modèle social du handicap : les difficultés ne viennent pas uniquement des individus, mais souvent d’un environnement inadapté.

En d’autres termes, ce ne sont pas les personnes qu’il faut « réparer », mais les systèmes qu’il faut rendre plus inclusifs.

II. Le contexte français : une lente reconnaissance du potentiel cognitif

En France, la neurodiversité reste peu comprise et rarement intégrée dans les pratiques éducatives et professionnelles.

1. Des freins culturels et institutionnels persistants

Le système scolaire français, historiquement fondé sur la hiérarchisation des intelligences, peine encore à accueillir la diversité cognitive.
Pendant longtemps, la prédominance de la psychanalyse a freiné la reconnaissance scientifique de ces différences, favorisant une vision centrée sur la « normalité ».

Même aujourd’hui, l’obtention d’un diagnostic reste souvent le seul moyen de légitimer un besoin spécifique ou un aménagement,une situation paradoxale qui enferme encore les individus dans des catégories figées.

2. Les conséquences : exclusion et perte de potentiel

Cette inertie se traduit par une exclusion silencieuse.
Le taux d’emploi rémunéré des personnes autistes est estimé à 15 % seulement, et celui des personnes en situation de handicap atteint 18 %, soit deux fois plus que la moyenne nationale.
De nombreux talents restent donc invisibles, freinés par des process de recrutement normatifs, des environnements sensoriellement inadaptés ou des biais inconscients.

Beaucoup se voient contraints d’adopter des stratégies de camouflage pour « rentrer dans le moule », au détriment de leur authenticité et de leur santé mentale.
Résultat : un sentiment d’appartenance fragilisé et une perte d’engagement collectif.

III. De la contrainte à l’avantage stratégique : vers la neuroagilité

Pour que la neurodiversité ne soit plus perçue comme une contrainte réglementaire, mais comme un atout compétitif, les organisations doivent adopter une approche fondée sur la neuroagilité.

La neuroagilité, concept développé par Accept Innovation, propose une lecture renouvelée de la performance :
elle considère les différences cognitives comme une ressource stratégique qui alimente la créativité, la résolution de problèmes et la résilience collective.

1. Un capital cognitif unique

Les profils neurodivergents présentent souvent un « profil en dents de scie » des fragilités sur certains aspects, mais des compétences exceptionnelles sur d’autres.

  • Les personnes autistes excellent dans la détection d’erreurs, la mémoire de travail et la pensée analytique.

  • Les profils TDAH brillent par leur énergie créative, leur intuition rapide et leur capacité à s’adapter.

  • Les personnes dys ont une pensée visuelle et globale, capable de relier des idées éloignées pour créer du sens.

Ces talents constituent un capital cognitif sous-exploité en France.

2. La neuroagilité comme cadre d’action

La neuroagilité invite à un changement de paradigme : passer d’une logique d’accommodement à une logique de développement des capacités.
Concrètement, cela implique :

  • d’instaurer une sécurité psychologique favorisant la parole libre et l’authenticité ;

  • de mettre en place des pratiques flexibles (télétravail, aménagement sensoriel, horaires adaptés) ;

  • d’adopter un leadership inclusif, capable de reconnaître la singularité tout en renforçant le sentiment d’appartenance.

Cette approche ne se limite pas à la RSE : elle améliore la performance globale en stimulant l’innovation, la fidélisation et la coopération.

3. Implications pour la France

Intégrer la neuroagilité dans les entreprises et les écoles françaises, c’est repenser la manière dont on conçoit l’intelligence, la réussite et la norme.
C’est passer d’un modèle prédictif et standardisé à une pédagogie du possible, fondée sur la curiosité, l’éthique et la flexibilité.

La diversité cognitive n’est pas une fragilité à corriger, mais une richesse à activer

IV. Et maintenant ?

La France dispose de tous les atouts pour devenir un modèle européen de la neuroinclusion.
Mais pour y parvenir, il faut dépasser le stade de la sensibilisation :
il s’agit désormais d’une transformation culturelle et managériale.

C’est la mission qu’Accept Innovation poursuit à travers ses conférences, formations et accompagnements stratégiques.

Ensemble, nous aidons les organisations à transformer la diversité cognitive en avantage humain et économique.

Chez Accept. Innovation, nous accompagnons les organisations qui veulent faire évoluer leurs pratiques, améliorer leurs dynamiques d’équipe et révéler les talents cachés.

Qu’il s’agisse d’une conférence, d’un atelier LEGO® SERIOUS PLAY®, d’un diagnostic ou d’un accompagnement sur mesure, chaque intervention est pensée pour transformer les idées en actions concrètes.

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