Dans le monde du travail, les interactions reposent sur des règles implicites : un sourire en réunion, un « J’espère que vous allez bien » qui ne demande pas vraiment de réponse, un ton adouci pour faire passer un message… Mais que se passe-t-il quand ces codes sont perçus différemment ? Quand une réponse trop directe est jugée abrupte, ou quand l’absence de salutations est interprétée comme un manque de respect ?
C’est souvent la réalité des personnes neurodivergentes, notamment celles avec un trouble du spectre autistique (TSA) ou un TDAH.
Faut-il alors les « recadrer » ? Faire preuve de tolérance absolue ? Ou plutôt apprendre à décoder ce qui est avant tout une différence cognitive ?
L’impolitesse implique une intention : celle d’être volontairement désagréable ou irrespectueux. Or, une personne neurodivergente qui coupe court à une conversation ou ne répond pas à une formule de politesse ne cherche pas à offenser.
Exemple concret :
Ce type de réaction peut être mal interprété comme de la froideur ou de l’arrogance. Pourtant, pour certaines personnes autistes, ces échanges sont perçus comme inutiles et peu compréhensibles. Le but n’est pas de blesser, mais d’aller à l’essentiel.
On entend souvent dire que les personnes neurodivergentes ont un « faible quotient émotionnel ». Pourtant, le QE (quotient émotionnel) n’a aucune base scientifique solide.
L’intelligence émotionnelle, selon Daniel Goleman, repose sur :
Or, ces compétences ne se manifestent pas de la même manière chez tout le monde :
Conclusion : On peut être neurotypique et maladroit, et neurodivergent et très à l’écoute des autres. L’intelligence émotionnelle n’est pas une question de neurotypie.
L’objectif n’est pas d’excuser tous les comportements sous prétexte de neurodivergence, mais de comprendre ce qui relève d’une différence cognitive et ce qui est un réel problème relationnel.
La neuroagilité permet d’adapter les modes de communication :
Non. La neurodiversité n’est pas une excuse pour être désagréable ou ignorer le cadre collectif. Mais elle invite à revoir nos critères de jugement.
La prochaine fois que vous trouvez quelqu’un « impoli », posez-vous ces questions :
Parfois, la solution est aussi simple que d’accepter que tout le monde ne fonctionne pas de la même manière.
Article inspiré du New York Times » When Is Neurodiversity an Excuse for Rudeness? How to deal with a colleague who won’t even try to make nice. » *
https://www.nytimes.com/2025/01/26/business/neurodiversity-rudeness-workplace.html
* Traduction » Quand la neurodiversité est-elle une excuse à l’impolitesse ? Comment gérer un collègue qui n’essaie même pas d’être gentil. «