La neurodiversité, concept encore trop méconnu du grand public, peine à trouver une représentation juste et équilibrée dans les médias. Entre initiatives louables et erreurs de communication, la sensibilisation à la diversité cognitive oscille souvent entre reconnaissance et maladresse.
Dernièrement, plusieurs événements et publications ont mis en lumière cette tension, révélant un enjeu majeur : comment parler de neurodiversité sans tomber dans le stéréotype ou l’approximation ?
Lors du Salon @HR Technologies France, un événement majeur dédié aux innovations en ressources humaines, le magazine @MagRH distribué à grande échelle a voulu mettre en avant la neurodiversité en entreprise. Une initiative bienvenue, tant le sujet reste encore sous-exploité dans le monde du travail.
Mais ce qui aurait pu être une campagne de sensibilisation exemplaire a rapidement suscité des interrogations. La raison ? Un visuel et un slogan pour le moins discutables : » Adopte un neuro-atypique dans ton entreprise ! « , accompagné d’une image représentant un homme assis dans un caddie, poussé par une femme en talons hauts.
L’intention était peut-être de marquer les esprits, mais le message véhiculé a laissé place au doute. Réduction des neurodivergents à des objets de consommation, infantilisation, incompréhension des véritables enjeux… Loin d’un appel à l’inclusion, cette mise en scène a plutôt mis en lumière les lacunes persistantes dans la manière d’aborder ces sujets.
Lors du Salon @HR Technologies France, un événement majeur dédié aux innovations en ressources humaines, le magazine @MagRH distribué à grande échelle a voulu mettre en avant la neurodiversité en entreprise. Une initiative bienvenue, tant le sujet reste encore sous-exploité dans le monde du travail.
Mais ce qui aurait pu être une campagne de sensibilisation exemplaire a rapidement suscité des interrogations. La raison ? Un visuel et un slogan pour le moins discutables : » Adopte un neuro-atypique dans ton entreprise ! « , accompagné d’une image représentant un homme assis dans un caddie, poussé par une femme en talons hauts.
L’intention était peut-être de marquer les esprits, mais le message véhiculé a laissé place au doute. Réduction des neurodivergents à des objets de consommation, infantilisation, incompréhension des véritables enjeux… Loin d’un appel à l’inclusion, cette mise en scène a plutôt mis en lumière les lacunes persistantes dans la manière d’aborder ces sujets.
Mettre en avant la neurodiversité en entreprise est une avancée, mais attention aux représentations maladroites. Les personnes concernées sont aussi des dirigeants et RH. Ce type d’image, au-delà de l’humour, peut heurter dans un contexte où la souffrance et le manque de sensibilisation restent forts. « souligne un expert en neurodiversité et inclusion.
Ce manque de finesse dans la sensibilisation ne se limite pas aux campagnes publicitaires. Il s’étend aussi aux grands événements professionnels. Lors du Salon HR Technologies France, plusieurs visiteurs ont noté l’absence flagrante du « H » de Handicap et d’Humain dans les conférences et les panels officiels.
« Les vraies discussions n’étaient pas dans les allées du salon, mais à l’extérieur, entre professionnels engagés sur ces questions », rapporte une participante. Un paradoxe révélateur d’une tendance plus large : la diversité cognitive est encore trop souvent reléguée à un sujet périphérique, traité par quelques acteurs spécialisés sans être pleinement intégré aux stratégies d’entreprise.
Dans un contexte où l’innovation RH se veut au cœur des transformations du monde du travail, ignorer l’inclusion des neurodivergents revient à laisser de côté un pan entier de talents aux compétences précieuses. Pourtant, les rencontres informelles témoignent d’un réel intérêt et d’une volonté de changement, preuve que le sujet doit désormais être pris au sérieux à tous les niveaux.
Si les maladresses graphiques et les omissions dans les salons RH sont préoccupantes, elles restent souvent involontaires. À l’inverse, certains discours tenus dans les médias posent un problème plus profond : celui de la banalisation des préjugés.Un récent exemple a particulièrement choqué la communauté neurodivergente : les propos tenus par l’ancien ministre Luc Ferry sur LCI. Lors d’une émission en direct, il s’est lancé dans des affirmations méprisantes à l’égard des neurodivergents, sans être contredit par le plateau.
« Pourquoi personne sur le plateau n’a-t-il haussé un sourcil ? », s’indigne un journaliste de Zèbres Média, une rédaction composée de journalistes neuroatypiques. Au-delà des déclarations elles-mêmes, c’est l’absence de réaction qui interpelle. Aucune mise au point, aucune opposition de la part des intervenants présents. Un silence qui en dit long sur la difficulté qu’ont encore certains médias à prendre position face à des discours discriminants.
Cette séquence a d’ailleurs été signalée à l’Arcom, l’instance de régulation de l’audiovisuel, preuve que ces prises de parole ne doivent plus passer inaperçues. Loin d’être anodines, elles contribuent à façonner une perception erronée de la neurodiversité et à renforcer des stéréotypes néfastes.
Face à ces constats, une question demeure : comment améliorer la représentation de la neurodiversité dans les médias ?
L’enjeu est de taille, mais indispensable. La sensibilisation ne doit pas être une simple tendance ou un argument marketing. Elle doit s’inscrire dans une dynamique sincère et respectueuse des réalités de chacun.
L’évolution du traitement médiatique de la neurodiversité est en marche, mais elle reste fragile. Si certains médias et entreprises prennent conscience de l’importance du sujet, d’autres continuent de véhiculer des clichés ou d’ignorer la question.
Entre erreurs de communication, propos stigmatisants et manque de visibilité dans les grands événements, la route vers une réelle inclusion est encore longue. Mais chaque débat, chaque critique constructive, chaque prise de parole contribue à faire avancer les mentalités.
Reste à espérer que les médias prendront pleinement leur rôle de vecteurs de changement, non pas en parlant de la neurodiversité, mais en la faisant vivre, avec et pour ceux qu’elle concerne.
💬 Et vous, que pensez-vous de la manière dont les médias traitent la neurodiversité ? Témoignez en commentaire.
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