Accept. Innovation

Flexibilité au travail : la mue silencieuse qui redessine l’entreprise

Sandrine Guerlus, fondatrice d’Accept Innovation, était l’invitée du Grand Rendez-vous MAIF pour décrypter les enjeux de la flexibilité dans un monde du travail en pleine mutation.

« La flexibilité n’est plus un avantage. C’est devenu une norme. » D’un ton calme mais affirmé, Sandrine Guerlus plante le décor. Invitée du podcast « Le Grand Rendez-vous » animé par Capucine Graby, la fondatrice d’Accept Innovation, spécialisée en neurodiversité et neuro-agilité, livre une lecture lucide des bouleversements actuels du monde professionnel. Un monde où le mot-clé n’est plus « contrôle » mais « ajustement ».

Selon une étude récente, 46 % des Français seraient prêts à changer d’emploi pour plus de flexibilité. Pour Sandrine Guerlus, ce chiffre n’a rien d’anecdotique : il signe « un basculement culturel profond ». Et contrairement aux idées reçues, la nouvelle génération n’est pas la seule à porter cette exigence : « Des salariés en reconversion, des parents, des personnes avec des besoins spécifiques réclament aussi un environnement plus souple. »

Ni laxisme, ni privilège

Face à cette mutation, certains managers craignent un relâchement. Sandrine Guerlus répond sans détour : « La flexibilité ne signifie pas l’absence de cadre. Elle repose sur trois piliers : autonomie, adaptabilité, équité. » La clé réside dans une gestion fine de la diversité des besoins, sans tomber dans le favoritisme. « L’enjeu est d’adapter sans déséquilibrer », insiste-t-elle.

Cette approche permet aussi de faire émerger une nouvelle forme de management : le management neuro-agile. Un concept qu’elle définit comme « une capacité à comprendre les différents fonctionnements cognitifs au sein d’une équipe pour optimiser la communication, la répartition des tâches et la performance collective. »

Le cerveau au cœur de l’organisation

Derrière ces termes se cache une idée simple : pour qu’un collaborateur donne le meilleur de lui-même, encore faut-il que l’environnement lui permette de le faire. Cela suppose parfois des ajustements individuels, mais aussi une remise à plat des pratiques collectives.

« Certaines personnes ont besoin de travailler tôt le matin, d’autres de couper plus souvent pour préserver leur concentration. Une organisation rigide étouffe ces fonctionnements-là. Une organisation flexible les libère. » Ce que l’entreprise y gagne ? Moins d’absentéisme, plus d’engagement, une meilleure rétention des talents.

Une exigence d’écoute et de clarté

Le virage ne peut se faire sans un effort managérial. Mais pas besoin d’être un super-héros, rassure Sandrine Guerlus : « Les qualités clés, ce sont l’écoute active, l’adaptabilité, la clarté. » Et surtout, une capacité à sortir d’un modèle unique de fonctionnement.

Elle ajoute : « La flexibilité bien pensée ne nuit pas au collectif. Elle le renforce. À condition de fixer des règles communes, de dialoguer en continu et de proposer plusieurs options plutôt qu’un modèle figé. »

Une vision au service du sens

Cette conception du travail, profondément humaine, s’ancre dans un contexte plus large : celui d’une société en quête de sens, marquée par les crises sanitaires et écologiques. « Beaucoup ne veulent plus sacrifier leur santé ou leur équilibre pour un cadre rigide. Ils cherchent un alignement. La flexibilité en est un levier. »

Et si l’on devait résumer ce changement en une phrase ? Sandrine Guerlus conclut : « L’adaptation n’est pas un renoncement. C’est un choix stratégique. Et ceux qui le comprennent tôt auront une longueur d’avance. »

🎧 Retrouvez l’intégralité du podcast « Le Grand Rendez-vous – Flexibilité » avec Sandrine Guerlus ici

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